La commission départementale d’aménagement commercial vue de l’intérieure

Tout projet de création ou d’extension de magasins doit être soumis, préalablement à la délivrance du permis de construire, à la commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) compétente.

La commission départementale d’aménagement commercial est composée de huit membres :

Des cinq élus locaux suivants :

a) Le maire de la commune d’implantation ;
b) Le président de l’établissement public de coopération intercommunale compétent en
matière d’aménagement de l’espace et de développement dont est membre la commune
d’implantation ou, à défaut, le conseiller général du canton d’implantation ;
c) Le maire de la commune la plus peuplée de l’arrondissement, autre que la commune
d’implantation ; dans le cas où la commune d’implantation appartient à une agglomération
multicommunale comportant au moins cinq communes, le maire de la commune la plus
peuplée est choisi parmi les maires des communes de ladite agglomération ;
d) Le président du conseil général ou son représentant ;
e) Le président du syndicat mixte ou de l’établissement public de coopération intercommunale chargé du schéma de cohérence territoriale auquel adhère la commune d’implantation ou son représentant ou, à défaut, un adjoint au maire de la commune d’implantation.

2° De trois personnalités qualifiées en matière de consommation, de développement durable et d’aménagement du territoire.

La CDEC est présidée par le préfet qui ne prend pas part au vote.

Le sens du vote émis par chacun des membres est public. Un projet ne peut être autorisé que s’il recueille la majorité absolue des voix des membres présents (quorum de 5 membres)

La commission se prononce dans un délai de 1 mois à compter de l’enregistrement de la demande. Si le demandeur de l’autorisation n’a pas reçu de décision de la CDEC au bout de 2 mois, la demande est réputée accordée.

La CDAC peut entendre toute personne dont l’avis présente un intérêt pour éclairer sa décision

Est prise en compte la dimension interdépartementale de certains projets en complétant la composition de la CDAC avec la désignation par le préfet d’au moins un élu et une personnalité qualifiée de chaque autre département concerné

La commission départementale d’aménagement commercial en questions

A compter du 1er janvier 2009, les CDAC remplacent les CDEC.

Tout en maintenant une autorisation d’exploitation, la LME (Loi de Modernisation de l’Economie du 4 août 2008) supprime toute référence à des critères économiques au profit de ceux liés à l’aménagement du territoire et au développement durable, pour répondre aux exigences européennes ; les instances décisionnelles locales sont également revues. La délivrance du permis de construire reste suspendue à celle de cette autorisation.

Mais cette réforme n’est qu’une première étape. Le gouvernement présentera, dans les deux ans, au Parlement un nouveau projet qui intégrera la législation de l’aménagement commercial dans le droit commun de l’urbanisme ; l’autorisation spéciale d’exploitation pourrait être supprimée et le commerce serait alors régulé en amont dans les documents d’urbanisme locaux. Le projet de loi Grenelle 2 devrait déjà enrichir certains de ces documents en matière de commerce pour traduire plus concrètement certaines dispositions de la loi LME.

Quelle est sa composition ?

Les CDEC comprenaient, à parité, trois élus locaux et trois représentants sociaux-professionnels. Cette composition est remaniée (article L 751-2 du Code de commerce) ; le nombre des membres est porté à 8, ainsi répartis :

  • 5 élus locaux :

          o le maire de la commune d’implantation,
          o le président de l’intercommunalité dont est membre la commune d’implantation, ou à défaut, le conseiller général du canton d’implantation,
          o le maire de la commune la plus peuplée de l’arrondissement autre que celle d’implantation,
          o le président du Conseil général ou son représentant,
          o le président du syndicat mixte ou de l’établissement public de coopération intercommunale chargé du SCOT auquel adhère la commune d’implantation ou son représentant ou, à défaut, un adjoint au maire de la commune d’implantation.

 En cas de cumul de mandats, le préfet désigne alors d’autres maires des communes situées dans la zone de chalandise.

  • 3 personnalités qualifiées en matière de consommation, de développement durable et d’aménagement du territoire. Lorsque la Commission siège au titre d’un projet cinématographique, une de ces personnalités relève de ce domaine.

      Comme auparavant, aucun membre ne peut délibérer dans une affaire dans laquelle il a un intérêt personnel ou s’il représente ou a représenté une ou des parties ; l’obligation de déclaration au préfet des intérêts détenus et de la fonction exercée dans une activité économique est maintenue.
      La loi valide, sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée, les autorisations délivrées jusqu’au 1er janvier 2009, en tant qu’elles seraient contestées sur le moyen du caractère non nominatif de l’arrêté préfectoral fixant la composition des CDEC.

Quelles opérations y sont assujetties ?

  • Le seuil d’assujettissement est de 1 000 m² de surface de vente en création ou extension.

Pour atténuer les effets de cette importante augmentation du seuil, le Parlement a ouvert la faculté aux maires ou aux présidents d’intercommunalité, dans les communes de moins de 20 000 habitants, de proposer, au Conseil municipal ou à l’organe délibérant de l’intercommunalité de saisir, à l’occasion de l’instruction du permis de construire, la CDAC pour avis sur des projets compris entre 300 et 1000 m2. Lorsqu’il existe un établissement public de coopération intercommunale chargé du SCOT, le maire ou le président de l’intercommunalité notifie, dans les 8 jours, la demande de permis à son président qui peut alors proposer à l’organe délibérant de cet établissement de saisir la CDAC.

  • Les changements de secteurs d’activité sont visés au delà d’un seuil de 2 000 m² (1 000 m² pour les projets à dominante alimentaire).
  • La réouverture au public d’une surface de vente de plus de 1 000 m² après une fermeture de 3 ans et plus, est soumise à autorisation.
  • Les équipements cinématographiques de plusieurs salles et de plus de 300 fauteuils sont soumis à autorisation préalable.
  • Les équipements hôteliers, les stations services annexes à un commerce, les commerces automobiles et de motocycles ne sont plus soumis à autorisation.
  • Les magasins dans les gares ferroviaires situées en centre-ville, sont exemptés jusqu’à 2 500 m² de même que les regroupements de surface de magasins voisins sauf si l’activité nouvelle est à dominante alimentaire auquel cas le seuil est à 1 000 m².

Quels sont les critères décisionnels ?

Les CDAC examineront les projets en fonction des effets de ce dernier :

  • en matière d’aménagement du territoire :

          o l’animation de la vie urbaine, rurale et de montagne,
          o les flux de transport,
          o les effets sur les Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat et les ZAC.

  • en matière de développement durable :

          o la qualité environnementale du projet,
          o son insertion dans les réseaux de transports collectifs.

Les SCOT peuvent définir des zones d’aménagement commercial, en considération des exigences de l’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement ou de la qualité de l’urbanisme spécifiques à certaines parties du territoire couvert par le SCOT, à l’exclusion de critères économiques (analyse de l’offre commerciale existante ou impact de nouveaux projets). La définition de ces zones figure dans un document d’aménagement commercial intégré au SCOT par délibération de l’intercommunalité. Sous peine de caducité, il doit être soumis à enquête publique dans le délai d’un an de son adoption.

En l’absence de SCOT, l’intercommunalité compétente peut adopter avant le 1er juillet 2009 un tel document à titre provisoire, il est valable deux ans et devient définitif à la date d’approbation du SCOT.

Les documents d’urbanisme (SCOT et PLU) pourront, plus généralement, prévoir les conditions permettant d’assurer la diversité commerciale et la préservation des commerces de détail et de proximité. Le diagnostic urbain des PLU comportera un volet sur le commerce et leur règlement pourra identifier et délimiter les quartiers, îlots, voies dans lesquels doit être préservée ou développée la diversité commerciale, notamment à travers les commerces de détail et de proximité, et définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer cet objectif.

Le parlement a finalement rétabli les ODEC (nouvel article L 751-9) en les chargeant de collecter les éléments nécessaires à la connaissance du territoire en matière commerciale et de mettre ces données à la disposition des collectivités locales et de leurs groupements qui élaborent un schéma de développement commercial.
Quel est le processus décisionnel ?

  • L’instruction des demandes d’autorisation

Les services déconcentrés de l’État restent chargés de l’instruction des demandes. Compte tenu de la suppression de l’étude d’impact économique, les observations des chambres consulaires n’ont plus d’objet.
Bien que la nouvelle loi doive entrer en vigueur au plus tard le 1er janvier 2009, aucun projet inférieur au seuil de 1 000 m2 ne sera plus soumis aux actuelles CDEC et CNEC à compter de sa publication.

Les amendements visant à instaurer une consultation préalable des chambres consulaires lors de l’instruction des dossiers de CDAC n’ont pas été retenus. La loi prévoit seulement que pour éclairer sa décision, la CDAC entende toute personne dont l’avis présente un intérêt.

  • Le vote et la décision de la CDAC

La CDAC autorise les projets à la majorité absolue des membres présents. Le vote reste nominatif.
Les membres ont connaissance des demandes au moins 10 jours (au lieu d’un mois) avant de statuer.
La CDAC dispose d’un délai de deux mois (au lieu de quatre) pour se prononcer, son silence valant décision favorable. La décision est notifiée au maire et au pétitionnaire dans les 10 jours et, le cas échéant, au médiateur du cinéma.

Les projets restent autorisés dans leur totalité par mètre carré ou fauteuil.

  • Le recours devant la CNAC

Le recours en CNAC peut être formulé dans un délai d’un mois (au lieu de deux) à compter de la décision départementale par ” toute personne ayant un intérêt à agir ” ; il devient un préalable obligatoire à tout recours contentieux, sous peine d’irrecevabilité de ce dernier. L’intérêt à agir est légalement reconnu au préfet, au maire de la commune d’implantation, au président de l’intercommunalité membre de la CDAC, au président de l’établissement intercommunal chargé du SCOT ou du syndicat mixte et au médiateur du cinéma pour les projets correspondants. Il n’est donc plus possible de saisir directement les tribunaux. La CNAC se prononce dans le délai inchangé de quatre mois, son président a toujours voix prépondérante en cas de partage égal des votes.
Un tel dispositif de saisine préalable obligatoire de la CNAC pour tout requérant risque d’avoir des effets pervers en pratique. Les recours peuvent avoir tendance à se multiplier, car eu égard aux nouveaux critères d’aménagement et de développement durable, la notion d’intérêt à agir sera difficile à limiter (par analogie, le juge administratif ouvre largement le contentieux de droit commun en ces domaines). La CNAC pourrait donc être rapidement confrontée à un afflux de recours. Certes, en cas de silence de la Commission nationale pendant un délai de quatre mois, la requête est réputée rejetée et la décision de la Commission départementale validée, mais cela ne saurait être une solution satisfaisante, la voie de recours légale devenant alors vaine. De surcroît, les décisions expresses ou tacites de la CNAC sont contestées directement devant le Conseil d’État qui risque d’être vite saturé.

Quelles est la composition de la CNAC ?

La Commission nationale d’aménagement commercial comprend huit membres nommés, pour une durée de six ans non renouvelable, par décret pris sur le rapport du ministre chargé du commerce. La commission est renouvelée par moitié tous les trois ans.
La Commission nationale d’aménagement commercial se compose de :

   1. Un membre du Conseil d’Etat désigné par le vice-président du Conseil d’Etat, président ;
   2. Un membre de la Cour des comptes désigné par le premier président de la Cour des comptes ;
   3. Un membre de l’inspection générale des finances désigné par le chef de ce service ;
   4. Un membre du corps des inspecteurs généraux de l’équipement désigné par le vice-président du Conseil général des ponts et chaussées ;
   5. Quatre personnalités désignées pour leur compétence en matière de distribution, de consommation, d’urbanisme, de développement durable, d’aménagement du territoire ou d’emploi à raison d’une par le président de l’Assemblée nationale, une par le président du Sénat, une par le ministre chargé du commerce et une par le ministre chargé de l’urbanisme et de l’environnement.

Lorsque la commission nationale est saisie de recours contre les décisions des commissions départementales statuant sur les projets d’aménagement cinématographique, le membre mentionné au 4° du I est remplacé par un membre du corps des inspecteurs généraux du ministère chargé de la culture ; celle des personnalités mentionnée au 5° du I, désignée par le ministre chargé du commerce, est remplacée par une personnalité compétente en matière de distribution cinématographique désignée par le ministre chargé de la culture. En outre, la commission est complétée par le président du comité consultatif de la diffusion cinématographique.
Rapport J.-P. Charié, Avec le commerce mieux vivre ensemble (20 mars 2009)

Jean-Paul Charié (député du Loiret) a présenté le 20 mars 2009 un rapport sur l’urbanisme commercial, complété par une proposition de loi, qui devrait être prête d’ici le mois de juillet et dont l’adoption est espérée pour la fin de l’année.

Les principaux axes sont les suivants :

    * suppression du critère de la surface de vente au profit de ” 4 niveaux d’envergure ” (commerces de proximité, d’agglomération, départementaux, régionaux ou nationaux) (art. 2)
    * création de commissions départementales d’urbanisme commercial chargées d’élaborer les documents d’aménagement commercial (DAC). Ces commissions pourront être interdépartementales (région parisienne), composées d’élus locaux, de représentants d’acteurs économiques, de consommateurs et d’experts. La durée de validité du DAC sera calée sur celle du mandat municipal (six ans) (art. 3)
    * intégration d’un volet commercial aux documents d’urbanisme opposables (PLU, SCOT) aux permis de construire des activités commerciales (art. 6)
    * soumission à permis de construire ou déclaration préalable des travaux destinés à créer, élargir, ou à modifier une activité commerciale (art. 7)
    * abrogation de la loi “Royer” du 27 décembre 1973 et du titre V du livre VII du Code de commerce au plus tard deux ans après la publication de la loi sur l’ensemble du territoire national, ou préalablement, par territoire concerné dès la mise en conformité des PLU avec le DAC, ou, pour les permis de construire des activités commerciales de niveaux 3 et 4 d’envergure, dès l’approbation du DAC. Ce point lié à la période transitoire est à valider (art. 10)
    * création d’une commission nationale de recours, compétente pour instruire et juger les recours formés à l’encontre de permis de construire d’activités commerciales de niveaux 3 et 4 d’envergure.

La commission départementale d’aménagement commercial (fonctionement – recours)

Textes de référence :

La réglementation relative à l’urbanisme commercial a fait l’objet d’une profonde réforme à la suite de la publication de la loi n° 2008-776 de modernisation de l’économie du 4 août 2008 et de son décret d’application n° 2008-1212 du 24 novembre 2008 relatif à l’aménagement commercial. Ces nouvelles dispositions réglementaires sont codifiées dans le code de commerce aux articles L 750-1 et suivants et R 751-1 et suivants.

Champ de compétence de la C.D.A.C. :

Les demandes d’équipement commercial sont désormais examinées par la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (C.D.A.C.) qui remplace la Commission Départementale d’Equipement Commercial (C.D.E.C.).

La C.D.A.C. est amenée :

  • soit à prononcer une décision sur les projets d’aménagement commercial de plus de 1 000 m2 de surface totale de vente (en création pure ou consécutivement à une extension commerciale). Sa saisine par le porteur du projet est obligatoire.

Dans ce cadre, la C.D.A.C. dispose d’un délai de 2 mois pour se prononcer sur le projet. A défaut de réponse, le projet est tacitement autorisé.

  •  soit à émettre un avis sur les projets d’aménagement commercial compris entre 300 et 1 000 m2, envisagés dans une commune de moins de 20 000 habitants et nécessitant un permis de construire. Dans ce cas, la C.D.A.C. peut être consultée notamment par le maire de la commune d’implantation du projet par délibération motivée du conseil municipal. Il s’agit ici d’une faculté et non d’une obligation.

La C.D.A.C. formule alors un avis -rendu parmi d’autres- dans le cadre de l’instruction du permis de construire, dans le délai d’un mois. A l’expiration de ce délai, l’avis est réputé favorable.

La priorité : le respect des règles d’urbanisme :

Les demandes d’aménagement commercial sont désormais examinées principalement sous l’angle urbanistique puisque les implantations commerciales doivent répondre notamment aux exigences d’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la qualité de l’urbanisme.

A cet égard, les projets présentés devront impérativement être compatibles avec les dispositions conte-nues dans les Schémas de COhérence Territoriale (S.C.O.T.).

Composition de la commission :

La composition type de la C.D.A.C. a été fixée par  arrêté préfectoral du 30 décembre 2008.

Toutefois, la composition de chaque C.D.A.C. est à géométrie variable en fonction du lieu d’implantation du projet. Elle est définie par un arrêté préfectoral spécifique à chaque projet.

Elle est composée des membres suivants :

  • Cinq élus locaux :

    – le maire de la commune d’implantation du projet ou son représentant,
    – le président de l’établissement public de coopération intercommunale
      compétent en matière d’aménagement de l’espace et de développement
      dont est membre la commune d’implantation ou son représentant,
    – le maire de la commune la plus peuplée (ou son représentant) de
      l’arrondissement ou de l’agglomération multicommunale,
    – le président du conseil général du Nord ou son représentant,
    – le président du syndicat mixte ou de l’établissement public de coopération
      intercommunale chargé du Schéma de COhérence Territoriale (S.C.O.T.)
      auquel adhère la commune d’implantation, ou son représentant.

 Lorsque l’un des élus détient plusieurs des mandats mentionnés ci dessus, il est remplacé par un ou plusieurs maires de communes situées dans la zone de chalandise concernée, désignés par le préfet.

  • Trois personnalités qualifiées respectivement en matière de consommation, d’aménagement du territoire et de développement durable :

Les personnalités qualifiées exercent un mandat de trois ans. Elles ne peuvent effectuer plus de deux mandats consécutifs.
Si elles perdent la qualité en vertu de laquelle elles ont été désignées ou en cas de démission, de décès ou de déménagement hors des frontières du département, elles sont immédiatement remplacées pour la durée du mandat restant à courir.

  • Lorsque la zone de chalandise d’un projet dépasse les limites du département, au moins un élu et une personnalité qualifiée de chacun des autres départements concernés sont désignés par le préfet du lieu d’implantation du projet, sur proposition des préfets des départements impactés par cette zone de chalandise.

Cette composition élargie ne s’applique pas lorsque la C.D.A.C. est consultée pour avis.

  • Pour éclairer sa décision, la C.D.A.C. peut entendre toute personne dont elle estime que l’avis présente un intérêt.

Aucun membre de la C.D.A.C. ne peut délibérer dans une affaire où il a un intérêt personnel ou s’il représente ou a représenté une ou des parties concernées.

Le fonctionnement de la commission :

Le secrétariat de la C.D.A.C. est assuré par le 2ème bureau de l’Administration générale et de l’environnement de la préfecture du Nord – 12 rue jean sans peur – 59039 Lille cedex.

La C.D.A.C. est présidée par un membre du corps préfectoral qui anime les débats sans prendre part au vote.

Elle est composée d’élus locaux et de personnalités qualifiées ayant voix délibérative sans voix prépondérante.

La C.D.A.C. ne peut valablement délibérer que si elle dispose du quorum de 5 membres présents sur 8 pour un projet d’aménagement commercial dont la zone de chalandise ne dépasse pas les limites du département. Si ce quorum n’est pas atteint, une nouvelle C.D.A.C. devra se réunir dans des délais contraints. Elle ne pourra alors se tenir que si au moins 4 de ses membres sont présents.

La direction départementale de l’équipement et la direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, services instructeurs, présentent leurs conclusions en séance mais ne prennent pas part au vote.

La C.D.A.C. se prononce sur la totalité du projet. Elle l’autorise ou le refuse par un vote à la majorité absolue des membres présents (soit 5/8).

La décision est notifiée au demandeur, fait l’objet d’un affichage en mairie et est publiée dans la presse locale. Elle est accessible également sur le site internet de la préfecture du Nord.

Les critères à prendre en compte :

 Les implantations commerciales doivent répondre aux exigences d’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la qualité de l’urbanisme. Elles doivent en particulier contribuer au maintien des activités dans les zones rurales ainsi qu’au rééquilibrage des agglomérations par le développement des activités en centre ville et dans les zones de dynamisation urbaine.

La création d’emplois ne doit plus servir de critère d’appréciation des dossiers.

Dans le cadre d’une concurrence loyale, elles doivent également contribuer à la modernisation des équipements commerciaux, à leur adaptation à l’évolution des modes de consommation et des techniques de commercialisation, au confort d’achat du consommateur et à l’amélioration des conditions de travail des salariés.

Ainsi, la C.D.A.C. doit autoriser ou non un projet (ou formuler un avis sur ce dernier) en se prononçant sur ses effets en matière d’aménagement du territoire, de développement durable et de protection des consommateurs.
Les critères d’évaluation fixés par le législateur sont plus particulièrement les suivants :

  • en matière d’aménagement du territoire :

    – l’effet du projet sur l’animation de la vie urbaine, rurale,
    – l’effet du projet sur les flux de transport,
    – les effets du projet découlant sur les procédures prévues aux articles
      L 303-1 du code de la construction et de l’habitation et L 123-11 du
      code de l’urbanisme.

  • en matière de développement durable :

    – la qualité environnementale du projet,
    – son insertion dans les réseaux de transports collectifs.

Les voies de recours :

La décision de la C.D.A.C. est susceptible, dans un délai d’un mois, de faire l’objet d’un recours devant la Commission Nationale d’Aménagement Commercial (C.N.A.C.) qui doit se prononcer dans un délai de quatre mois.
La saisine de la commission nationale est un préalable obligatoire à un recours contentieux à peine d’irrecevabilité de ce dernier.

En cas d’avis défavorable de la C.D.A.C., le promoteur du projet peut saisir la C.N.A.C. qui doit se prononcer dans un délai d’un mois. Le silence de la C.N.A.C. vaut confirmation de l’avis de la C.D.A.C..

En cas d’avis défavorable de la C.D.A.C. ou, le cas échéant, de la C.N.A.C., le permis de construire relatif au projet ne peut être délivré.

La Commission Nationale d’Equipement Commercial (avant la réforme)

Naissance de la Commission Nationale d’Equipement Commercial (CNEC)

La procédure d’autorisation préalable d’exploitation commerciale, indépendante de la délivrance du permis de construire, a été instaurée par la loi du 27 décembre 1973 dite « loi Royer ». Ce dispositif a été substantiellement modifié et renforcé par la loi du 5 juillet 1996, qui a notamment abaissé à 300 m² de surface de vente le seuil de
déclenchement du régime d’autorisation préalable, jusqu’alors fixé à 1 000 m² ou 1 500 m² selon la population de la commune d’implantation. Depuis 1973, la procédure d’autorisation repose sur l’articulation entre deux niveaux de
compétences :

  • Au plan local, des commissions départementales qui constituent les autorités décisionnelles de droit commun ;
  • Au niveau national, une commission nationale qui constitue l’instance de recours hiérarchique.

Jusqu’à 1993, la commission nationale, alors dénommée commission nationale d’urbanisme commercial (C.N.U.C.) ne jouait qu’un rôle consultatif et la décision relevait du Ministre.

L’acte de naissance de l’actuelle commission nationale d’équipement commercial (C.N.E.C.) réside dans la loi n° 93-122 du 29 janvier 1993 (loi « Sapin »), relative à la prévention de la corruption et à la transformation de la vie économique et des procédures publiques, qui confère à la commission nationale tous les attributs d’une autorité administrative indépendante, puisqu’elle se substitue au ministre pour connaître en appel des décisions des commissions départementales.

Depuis la loi du 5 juillet 1996, qui soumet à une autorisation préalable la création des hôtels d’une capacité supérieure à 30 chambres (50 en région Ile-de-France) et des complexes cinématographiques, la C.N.E.C. siège également en appel des commissions départementales compétentes pour ce type d’activités, dans une composition et selon des règles de procédures spécifiques.

Attributions de la CNEC

Les commissions d’équipement commercial délivrent des autorisations d’exploitation pour toute création ou extension de la surface de vente d’un commerce de détail ou d’un ensemble commercial dont la surface de vente est supérieure à 300 m².

Elles sont également compétentes pour toute installation de distribution au détail de carburants.

La commission nationale d’équipement commercial est saisie des recours formés contre les décisions des commissions départementales d’équipement commercial (C.D.E.C.) par le demandeur de l’autorisation, deux membres de la commission dont un élu local, ou le préfet.

En donnant une instruction dans ce sens au préfet, le ministre chargé du commerce peut donc provoquer un recours devant la C.N.E.C. En 2005, les préfets ont été sollicités 25 fois sur un total de 333 recours devant la CNEC. Ces demandes de recours interviennent parfois pour régler des situations générées par de nouvelles formes de commerce comme par exemple la création de centres de magasins d’usines.

Les décisions rendues par la Commission nationale peuvent faire l’objet d’un recours administratif en annulation devant le Conseil d’État soit à la requête du pétitionnaire, soit à la requête des tiers. Le Conseil d’État est compétent en premier et dernier ressort.

Un rapport annuel sur l’activité de la commission nationale d’équipement commercial est présenté chaque année au Parlement dans le cadre du rapport général sur l’exécution de la loi d’orientation du commerce et de l’artisanat.

Composition et fonctionnement de la CNEC

La C.N.E.C. comprend huit membres nommés pour une durée de six ans non renouvelable, par décret pris sur le rapport du ministre chargé du commerce :

  • Un membre du Conseil d’État désigné par le vice-président du conseil d’État, qui préside de la Commission ;
  • Un membre de la Cour des Comptes, désigné par le premier président de la Cour des comptes ;
  • Un membre de l’Inspection Générale des Finances désigné par le chef de ce service ;
  • Un membre du corps des inspecteurs généraux de l’équipement désigné par le vice-président du Conseil général des ponts et chaussées ;
  • Quatre personnalités désignées pour leur compétence en matière de distribution, de consommation, d’aménagement du territoire ou d’emploi à raison d’une par le président de l’Assemblée nationale, une par le président du Sénat, une par le ministre chargé du commerce et une par le ministre chargé de l’emploi.

La commission est renouvelée par moitié tous les trois ans.

Depuis le 5 octobre 2005 la C.N.E.C. est présidée par Monsieur Jean François de Vulpillières. La C.N.E.C. ne dispose pas de dotation spécifique en crédits et en personnels. Le fonctionnement courant de la Commission et le traitement technique des dossiers qui relèvent de sa compétence, de l’instruction des recours jusqu’à l’élaboration des mémoires devant le Conseil d’État, sont assurés par la Direction du Commerce, de l’Artisanat, des Services et des Professions Libérales.